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Vers la formalisation de l’exploitation artisanale du bois d’œuvre en Afrique centrale

15.05.2020

Un nouveau projet « Promouvoir et formaliser l’exploitation artisanale du bois d’œuvre en Afrique Centrale (PROFEAAS) », financé principalement par le FFEM et porté par le CIFOR.


L’exploitation artisanale est généralement réalisée à petite échelle avec des moyens limités. Photo par : Axel Fassio/CIFOR

Le CIFOR a publié le 5 mai, dans son actualité un article de présentation de ce futur projet.

Ce texte met en avant l’essor des marchés intérieurs et régionaux du bois d’œuvre en Afrique centrale. « La croissance démographique rapide, l’urbanisation et le développement économique de la région sont à l’origine de la hausse de la demande interne des sciages, qui dans de nombreux pays est déjà plus importante en volume que l’exploitation industrielle pour les marchés d’exportation »

Ce marché, a dominance informelle, génère des emplois et des revenus importants dans les pays d’Afrique Centrale. « Par exemple, au Cameroun le sciage artisanal crée 45 000 emplois directs et dégage plus de 20 milliards FCFA, selon une étude du Centre de recherche forestière internationale (CIFOR) »

« L’utilisation durable des ressources forestières doit devenir un moteur de développement en Afrique centrale, mais parce que cette filière se déploie dans un contexte incertain et fluctuant, aujourd’hui sa croissance économique est brimée tant pour les opérateurs que pour l’Etat » Guillaume Lescuyer scientifique du CIRAD et chercheur associé au CIFOR

L’article montre, à travers les propos de Richard Eba’a Atyi le coordonnateur régional du CIFOR, que l’exploitation artisanale informelle participe à la déforestation et la dégradation des forêts. « L’exploitation artisanale est largement négligée par les systèmes de gouvernance forestière au profit du secteur industriel, donc il est difficile d’adopter des politiques pour minimiser ses impacts environnementaux. Si la filière continue à opérer dans l’ombre, il sera difficile d’envisager la durabilité. »

C’est dans ce contexte, que le CIFOR a eut l’idée du projet PROFEAAC dont la mise en œuvre commencera d’ici 2023 : « il propose une approche intégrée de formalisation et de développement de l’exploitation artisanale du bois d’œuvre, allant de la gestion de la ressource ligneuse aux demandes de sciages dans les marchés domestiques. »

Ce projet vise à :

  • Renforcer les capacités des exploitants artisanaux
    • pour conduire une activité légale
    • pour développer leurs compétences commerciales et financières pour améliorer leurs conditions de vie
  • Valoriser l’exploitation artisanale dans les stratégies de développement des entités territoriales décentralisées
  • Promouvoir auprès des consommateurs la demande en sciages d’origine légale sur les marchés privés et publics
  • Réduire la contribution de l’exploitation forestière artisanale à la dégradation des forêts
    • Élaborer des méthodes à faible coût d’estimation et de suivi des impacts environnementaux de la filière artisanale
    • Promouvoir des mesures locales de régénération et de reboisement des espèces ligneuses et d’agroforesterie.

Le projet cible deux pays : le Cameroun et la République démocratique du Congo.

« Au Cameroun, le projet a choisi deux sites pilotes dans l’Est et le Centre qui approvisionnent les marchés de Yaoundé. L’objectif sera de promouvoir des Permis d’exploitation du bois d’œuvre (PEBO), une disposition prévue dans la loi forestière de 1994 qui permet aux opérateurs artisanaux d’exploiter et de commercialiser un volume de bois correspondant à leurs moyens techniques et financiers. En RDC, le projet se focalisera dans la province de la Tshopo et les marchés qu’elle approvisionne, surtout Kisangani. Dans ce pays, deux options de titre seront expérimentées, le Permis de Coupe Artisanale (PCA) pour une exploitation individuelle et la Concession Forestière des Communautés Locales (CFCL) dans le cadre de la foresterie communautaire. »

Lire l’article en entier.

Crédit : Nouvelles des forêts

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