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L’ATIBT au 4ème congrès mondial de l’Agroforesterie à Montpellier, du 20 au 22 mai 2019

19.04.2019

L’ATIBT, avec différents partenaires de la Cité du Développement Durable, participera à cette rencontre.

Les résultats de « l’étude d’opportunité de projets agroforestiers de culture sous ombrage d’essences forestières », menée en 2018, sera présentée (disponible Ici ) et plus particulièrement avec les projets de plantations cacao/forêts.

Renforcer les liens entre science, société et politiques publiques, c’est l’objectif du 4e Congrès mondial d’Agroforesterie, placé sous le haut patronage du Président de la République, qui se tiendra au Corum à Montpellier du 20 au 22 mai 2019.

Ouvert aussi bien aux chercheurs et étudiants qu’aux agriculteurs, forestiers, ONG et décideurs politiques et économiques, ce congrès attend quelque 1 200 participants en provenance de plus de 100 pays. Cet événement international est organisé, pour la première fois en Europe, par le Cirad et l’Inra, en partenariat avec World Agroforestry, Agropolis International et Montpellier Université d’Excellence.

L’agroforesterie, l’avenir de l’agriculture ?

Les organisateurs ont souhaité ancrer cette quatrième édition du Congrès mondial de l’Agroforesterie dans le débat de société sur l’agriculture. « Il est temps que les solutions techniques soient discutées au sein de la société et s’intègrent aux politiques publiques » commente Christian Dupraz, directeur de recherches Inra et président du comité scientifique du congrès. Le congrès sera l’occasion d’évaluer la contribution de l’agroforesterie à la transition agroécologique de l’agriculture au niveau mondial.

L’agroforesterie, qui consiste à associer des arbres dans les cultures et les pâtures, est désormais reconnue pour protéger les sols, répondre aux enjeux du changement climatique et contribuer à la sécurité alimentaire mondiale. Cette pratique pourrait donc bien être l’avenir de l’agriculture.

Dans le cas de l’Afrique, ce pourrait être aussi l’avenir de la foresterie.

Les domaines d’application sont très divers : haies et alignement d’arbres ou d’arbustes dans et autour des parcelles, agriculture multi-étagée, production de bois d’oeuvre ou de fruits dans les cultures, arbres fourragers et mellifères, arbres d’ombrage pour les cultures pérennes (café, cacao, vigne) ou le bétail, agroforêts multi-strates et jardins agroforestiers.

Une Union internationale de l’agroforesterie sera créée à l’issue du congrès, afin de fédérer les innovations en agroforesterie à l’échelle mondiale.

En collaboration avec d’autres structures du campus de la Cité du Développement Durable (Oréade-Brèche, Kinomé, Commerce Equitable France, AVSF), une présentation sera faite sur la base d’un travail mené par l’ATIBT en 2018, et financé par le FFEM, concernant l’étude d’opportunité de projets agroforestiers de culture sous ombrage d’essences forestières (disponible Ici )

Crédit photo : Imahaka

Cette étude vise à évaluer les opportunités de projets agroforestiers avec un objectif de bois d’œuvre en réhabilitant la culture agricole de rente (type café, cacao) sous ombrage d’essences forestières, et s’est portée volontairement sur 2 pays présentant des contextes et des trajectoires de développement des filières cacao et forêt/bois assez différentes, le Cameroun et la Côte d’Ivoire.

Les principales observations de l’étude qui sera présentée à Montpellier sont les suivantes:

– Une large gamme d’associations est mise en œuvre à titre expérimental et à petite échelle, sous la direction de projets de recherche ou d’ONG.

– Pour le moment, les forestiers sont engagés dans des projets de plantation avec l’industrie du chocolat, plutôt pour satisfaire aux obligations de reboisement compensatoires et non pour un objectif de rentabilité et de modalités d’approvisionnement à long terme.

– Ainsi, le système de plantation de cacao / bois d’oeuvre dans un but de production de bois et de rentabilité constitue une approche innovante dans ces pays. Néanmoins, il existe une convergence d’intérêts, et on note même les premiers signes d’un mouvement (en Côte d’Ivoire en particulier) réunissant chocolatiers et forestiers autour de problèmes communs: climat, accès durable aux ressources et moyens de subsistance.

– Pour l’industrie du bois, le modèle cacao + bois peut répondre aux exigences de la certification forestière FSC / PAFC, en ce qui concerne les besoins en projets de subsistance des populations voisines.

– Le modèle cacao + bois + cultures annuelles et espèces fruitières peut également servir de base à une intensification écologique (cultures auxiliaires, matières organiques pour la production de compost, etc.), à une agriculture intelligente face au climat, conduisant également à des certifications biologiques, à une diversification des revenus et au paiement pour les services écosystémiques.

– Le développement du cacao équitable en Afrique de l’Ouest peut permettre aux systèmes de production de passer de la culture unique à l’agroforesterie, grâce au prix minimum garanti, à la récompense pour le développement et à l’engagement pluriannuel des acheteurs / importateurs / chocolatiers, des coopératives certifiées développent des capacités de soutien importantes pour leurs membres producteurs. Le succès des projets de plantations « cacao / forêts » doit reposer sur un accord organisationnel, technique et économique entre l’agriculteur (qui plante le cacao et assure la maintenance du système agro-forestier), l’acheteur de cacao et l’acheteur de bois. Comme dans toute stratégie innovante, les obstacles doivent être surmontés. Dans notre cas, il existe des conditions à créer: accès à des plants de qualité, assistance technique pour un bon maintien des essences, produits financiers adaptés et adaptation du cadre juridique existant. Ces éléments réunis peuvent jeter les bases d’une stratégie de paiement rapide des futures ressources en bois, basée sur un partenariat durable entre producteurs de cacao et forestiers.

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