20.06.2025
En 2024, le Projet Ebony, coordonné par le Congo Basin Institute (CBI) au Cameroun, poursuit sa démarche originale alliant recherche scientifique, engagement communautaire et restauration des paysages forestiers. Soutenu par des partenaires clés comme Taylor Guitars, la Fondation Franklinia, le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), ce projet développe un modèle combinant plantation d’ébène, agroforesterie et développement rural.
En 2024, le projet a permis la plantation de 4 700 ébéniers et de 8 100 arbres fruitiers indigènes dans 13 communautés partenaires au Cameroun, portant le total général à 65 700 arbres plantés. Ces résultats s’appuient sur un modèle participatif fort reposant sur un accompagnement technique, une montée en puissance progressive et une dynamique de motivation entre communautés.
Initialement envisagée comme un bénéfice secondaire, l’introduction d’arbres fruitiers est devenue un pilier du projet, renforçant la sécurité alimentaire et générant de nouvelles opportunités de revenus. Les rendements augmentant, les communautés pourraient bientôt accéder aux marchés régionaux pour des produits forestiers non ligneux tels que la mangue sauvage ou l’avocat.
Inclusion du genre
Grâce à son partenariat avec le FEM, le Projet Ebony a lancé sa première stratégie genre en 2023. Depuis, près de 40 % des nouveaux planteurs sont des femmes. La création de groupes de femmes, la nomination de responsables féminines pour les pépinières et la collecte de données sexuées ont contribué à cette évolution positive.
Recherche, biodiversité et nouvelles espèces d’arbres
Si l’ébène (Diospyros crassiflora) reste l’espèce emblématique du projet, celui-ci encourage aujourd’hui la recherche et la propagation d'autres espèces indigènes menacées, telles que le moabi (Baillonella toxisperma) et le mukulungu (Autranella congolensis). De nouveaux partenariats scientifiques ont approfondi les connaissances sur la pollinisation, la régénération et la croissance de ces espèces ainsi que d’autres comme Coula edulis ou l’okan.
Le projet collabore également avec des scientifiques pour étudier le rôle des éléphants de forêt dans la dispersion des graines d’ébène, mettant en lumière les interconnexions des écosystèmes forestiers.
Un modèle hybride de plantation et de restauration
Plutôt que de reboiser des zones intactes, le projet opère dans une zone d’agroforesterie dynamique. Avec 16 espèces d’arbres (dont 11 indigènes) plantées dans les champs de cacao et les cultures vivrières, il illustre un équilibre entre restauration écologique et soutien aux moyens de subsistance. Ces systèmes mixtes assurent une diversité fonctionnelle et taxonomique, même si l’objectif n’est pas la reconstitution d’une canopée forestière complète.
Changer d’échelle et garantir un financement à long terme
Aujourd’hui dans sa neuvième année, le Projet Ebony a dépassé son cadre initial. Si Bob Taylor (co-fondateur de Taylor Guitars) reste un soutien financier clé avec une contribution allant jusqu’à 350 000 $ par an, le projet reconnaît la nécessité de nouveaux mécanismes de financement pour croître de manière durable et s’étendre aux pays voisins.
Les soutiens du FEM (FEM7 et prochainement FEM8) et de la Fondation Franklinia sont assurés jusqu’en 2033. Parallèlement, des démarches sont en cours auprès d’autres acteurs privés – facteurs d’instruments et opérateurs forestiers – pour élargir l’alliance.
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