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Le bois, gage d’un meilleur vivre ensemble, ici et ailleurs

12.03.2020

Auteur             Dr. Emmanuel GROUTEL

Courriel          emmanuel.groutel@gmail.com

Laboratoire     NIMEC (UPRES-EA 969) IAE de CAEN

Caen, le 8 mars 2020

J’ai récemment été questionné sur les raisons qui pouvaient amener un décideur à orienter ses choix vers l’utilisation du bois. Il s’agissait ici de répondre brièvement et sincèrement, sans polémique à l’endroit des autres matériaux et sans attiser la moindre lutte intestine au sein du monde du bois.

Le bois est le matériau du XXIe siècle car il s’inscrit dans le soutenable et le renouvelable. Outre ses qualités esthétiques et techniques, il raconte une histoire. Celle des femmes et des hommes qui œuvrent tout au long de sa chaîne de valeur. Il est effectivement créateur de valeur partagée, ici et ailleurs. D’autre part, les bois ne se concurrencent pas entre eux, ils viennent se compléter utilement. Il est indubitable que les forêts gérées par des forestiers responsables et certifiées par des tierces parties indépendantes ont d’emblée intégré tout ce qui concourt à l’apport de services écosystémiques globaux. En effet, seuls les gestionnaires de ces espaces savent comment orchestrer cette belle complexité en alliant le prélèvement de bois, le stockage de carbone, la préservation de l’eau, de l’air et des sols, la biodiversité et l’accueil des publics. Chercheurs et scientifiques ont démontré les bienfaits des prélèvements raisonnés de cet usufruit commun. Le bois est incontournable pour quiconque veut s’inscrire dans la troisième révolution industrielle décarbonée.

Des espaces protégés, des emplois locaux, un matériau noble qui déstresse, on est bien dans le temps du bois (Glesinger). Des traverses, des planchers, des abris, du mobilier, des structures et des panneaux décoratifs, des portes, des fenêtres, la liste serait longue. Matériau actuel, il permet des combinaisons judicieuses avec d’autres matériaux, que ce soient les métaux, le verre et le béton. Sa touche de chaleur, d’humanité et même de sensualité donnent ce plus aux grands et aux petits ouvrages destinés à accueillir du public.  Ainsi, l’aéroport Roissy Charles de Gaulle, ce site qui vivait dans sa grisaille, a accueilli très favorablement ce matériau naturel, ce qui a apporté, à n’en pas douter, une autre dimension, moins brutale peut-être ? Il en va de même de villes comme Aarhus ou Rotterdam pour leurs installations portuaires et muséales, de Copenhague et son aéroport, de la métropole nantaise et l’œuvre de Tadashi Kawamata, ou pour prendre l’exemple du ferroviaire de Saint-Lazare ou encore de la Gare du Nord. Là où il ya du bois, l’on bénéficie d’un meilleur cadre de vie et d’un meilleur vivre ensemble.

Oui le bois apporte de l’apaisement, là où les foules sont considérables, il atténue le bruit des pas et rend moins insupportable la promiscuité. Pour des aménagements plus modestes, ceux qui se situent dans la France périphérique, celle considérée comme délaissée par les Gilets Jaunes, il est gage de respect. En effet, en employant du bois, on envoie un message de prise en considération des personnes : « Ce n’est pas du toc… »

Clairement, le choix du bois est un choix non seulement incontournable et ce serait impardonnable de ne pas comprendre ce qui est en train de se passer avec la génération Greta Thunberg. Alors oui, nous le confirmons, le bois, ou devrions-nous dire les bois, sont le choix de raison, à condition de respecter les engagements moraux, économiques, sociaux à l’endroit de ceux qui les produisent de façon durable et responsable, partout sur la planète.

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