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Impact du Covid 19 sur le marché bois tropical

17.04.2020

COVID 19

Pour les informations sur l’avancement de la propagation et la situation sanitaire : https://www.worldometers.info/coronavirus/

Nous vous apportons ici, et continuerons à le faire au cours des prochaines semaines, les informations fournies par nos membres et partenaires concernant le marché bois tropical et les activités des entreprises d’Europe, d’Afrique et d’Asie.

Un communiqué de presse commun entre EOS et ETTF: résultat d’une conférence téléphonique qui a permis de recueillir des informations sur la situation actuelle de COVID-19 et sur la manière dont l’épidémie affecte le secteur du bois en Europe.

EUROPE

Un communiqué de presse commun entre EOS et ETTF: résultat d’une conférence téléphonique qui a permis de recueillir des informations sur la situation actuelle de COVID-19 et sur la manière dont l’épidémie affecte le secteur du bois en Europe.

L’heure est à la recherche de l’équilibre de l’offre et de la demande.

Selon l’article publié par le GWMI le 8 avril, « Plusieurs scieries de bois d’œuvre nordiques importantes ont mis en œuvre des réductions de production en réponse à la diminution de la demande britannique de bois d’œuvre résineux. »

Notamment, Bergs,une des grandes scieries nordiques qui réalise une grande partie de ses ventes sur le marché britannique a déclaré que « Les effets de la crise du coronavirus commencent à se faire sentir dans la baisse de la demande de produits en bois ».

Sur le marché européen du parquet, si les premiers mois 2020 étaient de bonne augure, l’arrivée du COVID-19 en mars a mis un terme aux perspectives positives. Le 10 avril, le GWMI rapporte que « Les ventes de parquet en Italie et en Autriche ont diminué de 10 % au cours du 1er trimestre par rapport aux trois premiers mois de 2019. » Consultez un Aperçu du marché sur le premier trimestre 2020.

Par ailleurs, dans ce contexte de pandémie

L’Union Européenne a élaboré :

Afin de donner une certaine souplesse aux organismes de certification et aux entités certifiées, PEFC a publié des orientations pour les audits de la gestion durable des forêts des entités certifiées impactées par les contraintes dues au Covid-19 :

FRANCE

Le confinement est prolongé jusqu’au 11 mai 2020.

ROYAUME-UNI

Le 16 avril 2020, le confinement est prolongé de 3 semaines. David Hopkins, CEO de TTF explique que « D’une part, le gouvernement demande que les chantiers de construction et leurs chaînes d’approvisionnement restent ouverts. D’autre part, beaucoup auront le sentiment qu’ils ne sont pas en mesure d’assurer les restrictions de sécurité requises ou qu’ils ferment leurs portes, car leurs clients et le marché se ferment autour d’eux. »

SUEDE

Selon une enquête menée par la Confédération suédoise des entreprises fin mars, les entreprises l’industrie forestière suédoise sont fortement impactées par le Covid-19. « 80 % d’entre elles estiment que les échanges commerciaux avec d’autres pays ont été rendus plus difficiles. »« Jusqu’à 70 % des entreprises ont constaté une diminution des ventes ou des commandes par rapport à l’année dernière. Environ dix pour cent ont remarqué des réductions de plus de 50 pour cent et environ 20 pour cent ont déclaré que les ventes avaient diminué de 20 à 49 pour cent » a déclaré Kerstin Hallsten.

BELGIQUE

Point de situation économique et opérationnelle sur le deuxième plus grand port d’Europe (après Rotterdam aux Pays-Bas)

« Pour l’instant, tout va bien : nos installations, nos écluses, nos remorqueurs… Tout le port est à 100 % opérationnel.  Grâce à un comité spécial mis en place pour gérer la crise et peu de malades dans nos équipes », les services sont rendus aux opérateurs maritimes tandis que les transporteurs routiers, ferroviaires et fluviaux assurent la continuité de la chaîne d’approvisionnement. » a déclaré Luc Arnouts, vice-président du port belge d’Anvers en charge des relations internationales, le 3 avril dans une conférence de presse. Selon lui, le transport maritime de demain ne sera plus le même qu’aujourd’hui et « nous devons nous y préparer dès à présent ». « Après cette crise, toute la chaîne logistique va se réorganiser. On peut s’attendre à deux choses : elle sera plus complexe et plus locale. »

ESPAGNE

La pandémie de Covid-19 aura un impact surmontable sur la filière bois selon le président de la FEIM.

Eduardo Márquez, président de la FEIM – Fédération espagnole des industries du bois – et de la FAPROMA – Association des fabricants de palettes et de produits en bois pour la manutention – décrit le scénario actuel et futur du secteur du bois. De son point de vue, avec Pâques s’est poursuivie une interruption de près de deux semaines dans l’approvisionnement généralisé en marchandises. Seuls les secteurs qui ont été considérés comme essentiels, c’est-à-dire l’alimentation et la santé, continuent à être approvisionnés. Le flux de marchandises y est plus important que d’habitude mais la chaîne d’approvisionnement est inefficace. Les palettes ne sont pas recyclées efficacement et il y a donc une demande accrue de nouvelles palettes de la part des fabricants pour compenser cette situation.

Le marché présente actuellement trois réalités essentielles :

  • Une partie de la demande est bloquée

L’exploitation forestière est adaptée à la partie de la première transformation qui est ouverte, avec des différences notables entre les Communautés autonomes. Le Pays Basque et la Catalogne fonctionnent relativement bien, alors que les régions de Burgos et Soria sont presque à l’arrêt.

  • Une difficulté à évacuer les sous-produits

L’évacuation des sous-produits commence à poser problème. Il y a des entreprises qui, face à l’impossibilité de les évacuer ou de les stocker de manière raisonnable, ont dû arrêter.

  • Arrêt de l’exportation des produits élaborés vers les Etats Unis

Tous les produits bois pour l’exportation, principalement vers le marché américain et aussi en grande partie vers le marché européen, sont également bloqués. En général, les exportations seront désormais compliquées, car l’impact de la pandémie sur les différents pays est très différencié. En conclusion, le président de FEIM considère que pour la chaîne de valeur forêt-bois, l’impact de la pandémie de Covid-19 sera maîtrisable. Il y aura un impact, plus ou moins sérieux selon les régions, mais cette situation ne sera pas insurmontable.

ITALIE

A l’issue de l’annonce du premier ministre Giuseppe Conté le 10 avril concernant la prolongation du confinement jusqu’au 3 mai minimum. 9 grandes entreprises de la filière forêt-bois italienne – B&B Italia, Bisazza, Boffi, Cappellini, Cassina, Flexform, Giorgetti, Molteni Group, and Poltrona Frau – se sont réunis pour élaborer un manifeste dans lequel elles demandent la relance des activités de production le 14 avril.

AFRIQUE

Depuis la mise en place du confinement et l’état d’urgence sanitaire dans la plupart des pays d’Afrique des mécanismes de soutien économique et social se mettent en place, des fonds de solidarité sont créés etc.

Africa pulse vient de publier une évaluation de l’impact économique du Covid-19. Il en ressort les points suivants :

  • L’épidémie de COVID-19 a déclenché la première récession en Afrique subsaharienne depuis 25 ans, avec une croissance prévue de 5,1 % en 2020, contre 2,4 % en 2019.
  • Les économies d’Afrique subsaharienne pourraient perdre entre 37 et 79 milliards de dollars en termes de production en 2020 en raison de l’épidémie COVID-19
  • La région pourrait être confrontée à une grave crise de sécurité alimentaire, la production agricole devant se contracter de 2,6 à 7 %.
  • Le groupe de la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont appelé à un « gel de la dette bilatérale », qui, selon le rapport, devrait constituer une partie importante de la réponse mondiale visant à atténuer l’impact de COVID-19 sur les pauvres d’Afrique


MAROC

Depuis l’entrée en vigueur du confinement le 20 mars 2020, le Maroc a mis en place un Plan Massif pour Soutenir l’Economie et Protéger la Population.

Lire l’article.

COTE D’IVOIRE

Avec l’exemption de l’autorisation préalable à la circulation, permettant ainsi la fluidité des grumiers et des assistances techniques sur le terrain, pour l’heure le secteur forestier ivoirien travaille.

Face à la récession du marché causée par le Covid-19, les sociétés industrielles adaptent leur stratégie au contexte pour réduire les effets négatifs.

Le SPIB se mobilise pour trouver des solutions non seulement pour booster le secteur mais améliorer la résilience face à cette pandémie et participe activement au groupe de réflexions notamment organisé par le Ministère des Eaux et Forêts

Dans le cadre de l’accès au plan d’appui aux entreprises mis en place par l’Etat, le SPIB s’organise afin d’accompagner le montage des dossiers de ses membres et de faciliter le dépôt, le traitement et leurs prises en compte.

A l’issue de la réunion Conseil National de Sécurité, de nouvelles mesures ont été prises :

  • Port du masque obligatoire pour tous sur tout le territoire national sous peine d’amende;
  • Intensifier le Télétravail;
  • Réduction de moitié le nombre de personnes dans les transports en commun et Personnel;
  • Les personnes atteintes de maladies chroniques doivent rester à la maison;
  • Interdiction intégrale de déplacement de personnes entre Abidjan et l’Intérieur à l’exception de nécessité justifiée et vitale;
  • Le couvre-feu est prolongé;
  • Poursuite des actions de dépistage précoce du covid-19.

RDC

Depuis l’entrée en vigueur des mesures contre la propagation du COVID-19, aucune nouvelle disposition n’a été mise en place par les instances administratives et politiques du pays.

Voici les communiqués officiels de la ministre de la fonction publique et du Gouverneur de Kinshasa:

L’instauration de ce service minimum limite les contacts physiques.

A ce jour, aucune mesure spécifique n’a été prise concernant le secteur forestier. Toutefois les syndicats se mobilisent et s’organisent pour travailler avec les entreprises forestières et les services de l’administration en utilisant tous les canaux de communication possible : téléphone, emails, groupes whatsapp…

La FIB et la FEC (Fédération des entreprises du Congo) travaillent actuellement ensemble à l’élaboration d’un mémo sur la situation actuelle et les conséquences directes du Covid-19 à déposer auprès du Gouvernement afin de proposer des solutions pour sauver le secteur forestier pendant et après la pandémie. Les entreprises suivent de près l’évolution de la situation.

CAMEROUN

Nouvelles mesures pour le Cameroun :

  • Décret portant commutation et remise des peines à certains prisonniers ;
  • Reconduction pour 15 jours des 13 mesures édictées le 17 mars ;
  • Reprise des cours le 1er juin 2020 dans tous les établissements scolaires et universitaires ainsi que dans les centres de formation professionnelle et les grandes écoles ;
  • Finalisation en urgence de l’étude visant à évaluer l’impact du COVID-19 sur l’économie nationale et la détermination en urgence des mesures d’accompagnement à mettre en œuvre pour soutenir les secteurs d’activité en difficulté ainsi que les ménages les plus fragiles.

CONGO

L’application des mesures de confinement par la population est difficile.

De nouvelles dispositions pour faciliter l’approvisionnement des biens de premières nécessités :

Dans ce contexte de crise sanitaire, le 10 avril, le Sénat adopte la nouvelle législation forestière. Nous vous en dirons plus très prochainement dès promulgation de la loi, cela fera l’objet d’un article spécifique de l’ATIBT.

GABON

Le confinement total du Grand Libreville (concernant les provinces de Libreville, Owendo, Akanda, Ntoum, Pointe-Dénis), décrété à partir du 12 avril à minuit jusqu’au 26 avril succède au confinement partiel qui était déjà en vigueur depuis le 22 mars dernier. Cette mesure a un impact direct sur l’activités des autres provinces du Gabon qui font leur possible pour maintenir l’activité. Avec ce nouveau décret, il y a beaucoup de nouvelles directives, pas toujours faciles à mettre en œuvre notamment quand il s’agit de l’obtention des laissez-passer pour les agents qui doivent travailler.

En effet, à partir du 15 avril, les entreprises ayant obtenu un laissez-passer sont autorisées à reprendre le travail. Cependant en raison de l’annonce faite vendredi 10 avril, à la veille du week-end de Pâques, d’une part de nombreuses entreprises attendent toujours la délivrance de ce permis pour pouvoir reprendre le travail. Et d’autre part, ce 1er jour de travail avec permis s’est révélé plutôt difficile car entre autres difficultés il n’y avait pas assez de transports publics.

L’UFIGA se mobilise pour trouver des solutions aux difficultés que révèlent chaque jour, la mise en application de ces nouvelles mesures afin d’accompagner les entreprises. A cet effet, l’UFIGA participe activement aux réunions de la cellule COVID-19 organisées par le Ministère des Forêts notamment pour évaluer, échanger sur la situation et essayer de trouver des solutions.

A ce jour, des précisions sur les mesures ont été publiées, parmi lesquelles :

  • Les mesures spécifiques de l’industrie forestière : « Seuls seront autorisés à continuer leurs activités pendant la période critique actuelle, les opérateurs forestiers (exploitation et transformation du bois) pouvant prouver qu’ils ont la capacité de mettre en œuvre les mesures appropriées qui suivent : »
  • « […] Chaque société est invitée à élaborer et transmettre sa procédure décrivant son plan d’urgence COVID-19 » (modèle en annexe de la circulaire)
  • « […] Appliquer un ensemble de mesures appropriées et spécifiques suivant les différents types de sites d’activités. »

Consultez la circulaire dans son intégralité : Mesures spécifiques de l’industrie forestière


Pour aider les entreprises à mettre en œuvre toutes les directives et faire l’interface avec l’administration forestière (la cellule COVID qui a été mise en place au niveau du Ministère des Eaux & Forêts), des groupes WhatsApp ont été créés, notamment :

  • Le groupe MINEF-SYNDICATS (Ministère des Eaux & Forêts avec les syndicats UFIGA, SIAG et UFIAG). Dans ce groupe les directives sont envoyées aux syndicats ainsi que les documents et les syndicats peuvent échanger avec le Ministre, le Ministre Délégué et les DG Forêts et DG Industries sur les directives, les problèmes de mise en œuvre, l’obtention des laissez-passer, etc…
  • L’UFIGA a élargi son groupe UFIGA et DG membres, aux DGA, Directeurs de Site et DF, groupe dans lequel l’UFIGA informe ses membres, récolte des données, transmet des documents, centralise les problèmes pour échanger sur le groupe WhatsApp MINEF-SYNDICATS
  • La Direction Générale des Industries a également créé un groupe rassemblant les syndicats et les entreprises membres ou non membre d’un syndicat. Les documents ou informations publiés dans ce groupe sont relayés dans le groupe UFIGA et DG membres.


CHINE

Presque 5 mois se sont écoulés depuis le début de la pandémie qui a commencé à Wuhan et continue de se propager à l’échelle mondiale. Le transport maritime et le fret représente un enjeu vital pour tous les pays pour la bonne raison que leurs fonctionnements permettent de livrer les denrées alimentaires et les fournitures médicales dans de nombreux pays.

A l’instar de l’indice PMI de mars qui s’est amélioré de façon significative par rapport au mois de février, la diminution moins importante des exportations et des importations en mars comparée au 2 premiers mois, ne signifie pas que l’activité économique de la Chine est revenue à la normale notamment en raison de l’effondrement économique mondial.

« Selon les données officielles chinoises les expéditions de conteneurs ont diminué de 19,8 % en février, par rapport à 2019. » Avec la levée du confinement et la reprise progressive des activités, en mars, le Wall Street Journal a rapporté que les ports chinois transportaient à nouveau un nombre important de conteneurs, dont beaucoup sont bloqués depuis début janvier.

Les effets de la rupture de la chaîne d’approvisionnement se sont traduits par une diminution des expéditions de marchandises en provenance de Chine (on en voit l’impact dans les pénuries de masques et de blouses médicales, par exemple). Cela s’est traduit par une pénurie de conteneurs dans de nombreux endroits et a bloqué les exportations. 80% de l’industrie chinoise de transformation du bois dépend des importations. Si pour l’instant la reprise de l’activité s’appuie principalement sur le stock cumulé en 2019, en revanche la situation actuelle due au Covid-19 : réduction de l’exploitation forestière dans de nombreux pays, fermeture de certains ports, augmentation des prix de conteneurs, du fret maritime et du prix de la matière première bois, impactera de façon conséquente sur l’industrie de la transformation. Selon le directeur de Panpan Mumen, Liu Jingjun « Le coût de la main-d’œuvre, de la transformation et de la logistique sera également plus élevé et on s’attend à ce que le taux de croissance des prix des produits du bois en Chine soit supérieur à 30 %. »

USA

Selon un rapport de McKinsey & Company, il faudra jusqu’à 3 ans pour que l’économie américaine se remette de la pandémie de coronavirus COVID-19. Dans sa publication du 8 avril sur les effets du Covid-19 sur le commerce mondial des produits du bois, le GWMI rapporte que « la demande de bois d’œuvre, la production seront lentes au second semestre et pendant une grande partie de 2021. » Par ailleurs, « avec des millions d’Américains déjà sans emploi et des pertes d’emploi continues dépassant celles de la Grande Récession de 2009, le produit intérieur brut des États-Unis devrait diminuer de 8 % en 2020. » En raison de la forte implication de l’industrie des produits dans l’économie du logement, de la fabrication et des biens de consommation, les répercussions probables au cours des deux ou trois prochaines années concernent entre autres la diminution des chantiers, la réduction des plantations d’arbres, la récession nationale et internationale, la rénovation des maisons, la demande de pâte à papier, le commerce des produits du bois au niveau mondial.


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