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État des lieux des certifications FSC et PEFC/PAFC dans le bassin du Congo

18.02.2022

Caroline Duhesme, secrétaire de la Commission Certification de l’ATIBT, assure le suivi des évolutions de la certification ces dernières années. Elle présente les tendances et perspectives des certifications FSC et PEFC/PAFC dans le bassin du Congo.

Historique

La certification forestière s'est développée tardivement et difficilement en Afrique, et en particulier en Afrique centrale. Les premiers certificats FSC ont été émis en 2005 (après une tentative infructueuse en 1996).

Parallèlement, l'idée d'une certification panafricaine est née au début des années 2000. Le premier schéma national opérationnel et reconnu fut le PAFC Gabon en 2009 (confirmé en 2017), et un premier certificat fut émis en 2018.

En 2019, l’initiative de développement d’un schéma régional PAFC Bassin du Congo est lancée, portée par l’ATIBT et financée par la coopération allemande (KFW). Le schéma PAFC Bassin du Congo a été reconnu par le PEFC fin 2021.

Situation et perspectives des certifications FSC et PEFC/PAFC

Fin 2021, le Bassin du Congo comptait 5 392 066 ha de forêt certifiés FSC et PAFC (ce qui représente 10 % des forêts exploitables), une concession d’environ 600.000 ha étant doublement certifiée.

 

Figure 1 : Etat des surfaces certifiées légalité et gestion durable dans le Bassin du Congo au 31/12/21

L’évolution des surfaces est restée assez stable, avec une évolution plutôt faible depuis une dizaine d’années. Cependant, les perspectives sont plutôt encourageantes, notamment en raison des politiques incitatives menées par certains pays (notamment le Gabon qui a déclaré rendre la certification obligatoire pour 2025), grâce aussi à un programme d’accompagnement à la certification, au programme Fair&Precious de l’ATIBT et enfin, avec l’opérationnalisation du schéma PAFC Bassin du Congo.

Ces initiatives ont été financées par le programme PPECF – KFW (coopération allemande).

Figure 2 : Evolution Certification gestion durable FSC/PEFC 2010-2021 et perspective 2022-2023

Note : Ces perspectives sont basées sur les prospections du PPECF et les informations transmises par les entreprises, et partent d’une hypothèse où les certificats existants restent valides.

FSC/PEFC : deux approches pour certifier la gestion durable des forêts

Le FSC et le PEFC défendent l’un et l’autre la gestion durable des forêts. Les deux schémas ont chacun une approche différente : le FSC est un schéma mondial avec un ensemble de principes et de critères internationaux et des exigences génériques qui peuvent être adaptées à des spécificités nationales ou régionales ; le PEFC fonctionne selon un mécanisme visant la reconnaissance et la validation des schémas nationaux qui répondent aux exigences du PEFC Council.

L’ATIBT se positionne de façon équitable sur ces 2 schémas de certification, car les deux systèmes proposent des standards de gestion forestière robustes et performants. Ils peuvent présenter des spécificités, certaines thématiques étant plus approfondies selon les schémas, mais les deux permettent d’atteindre un niveau de performance similaire en termes de gestion forestière et d’impacts environnementaux et sociaux. En effet, les deux systèmes abordent les questions de respect de la légalité, des droits des travailleurs, de biodiversité, de pollution, de déchets et d’émissions de gaz à effet de serre, de gestion de la faune, d’élaboration de plan d’aménagement, d’impact environnemental, de monitoring, de gestion des aires à hautes valeurs de conservation, etc. Il y a peu de différence d’application sur le terrain dans le Bassin du Congo, des entreprises faisant même le choix d’être doublement certifiées.

Les deux schémas sont par ailleurs reconnus et promus par le collectif Fair&Precious.

Les bailleurs de fonds internationaux soutiennent d’ailleurs les 2 schémas, au travers de projets de développement des systèmes ou des standards, ou d’approfondissement de thématiques (Paiements pour Services Environnementaux, etc).

En termes de valorisation sur les marchés du bois, les deux systèmes sont internationalement reconnus, chacun sur des marchés spécifiques. Ils le sont en fonction du type de produit, d’essence, d’origine. Ils sont aujourd’hui l’un et l’autre reconnus dans de nombreuses politiques d’achat de bois qui encouragent les acteurs du marché du bois à adopter des pratiques d’approvisionnement responsables. Citons leur reconnaissance dans le guide d’achat publics français (dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée), néerlandais, ou même dans le guide d’achat du WWF. Ils sont également reconnus comme outils permettant la réduction du risque dans le cadre des exigences de diligence raisonnée du Règlement Bois du l’Union Européenne (RBUE), ainsi que dans le nouveau projet de réglementation contre la déforestation importée de l’Union Européenne.

Vous pouvez télécharger la note complète ici.

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