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Le bassin du Congo à l’honneur lors de la « Semaine de la légalité forestière » (Washington, WRI)

09.11.2018

L’ATIBT a été invitée par WRI à intervenir lors de la deuxième « Semaine de la légalité forestière » organisée à Washington du 23 au 25 octobre 2018.

A l’occasion de cette conférence, qui avait pour but de permettre le dialogue et de susciter l’action et les partenariats afin de mettre en œuvre et de suivre plus efficacement la légalité dans le commerce du bois, les enjeux de la légalité forestière ont été abordés au travers une session dédiée au Bassin du Congo.

L’ATIBT est intervenue dans le cadre du premier panel qui avait pour but d’« explorer les nouvelles dynamiques en place dans la région » et qui était consacré au secteur privé. Caroline Duhesme a ouvert ce panel en dressant un portrait du contexte de la filière bois tropicale dans le Bassin du Congo, et a présenté les faits marquants des dernières années. Il a été abordé la crise que traverse le secteur avec les difficultés des entreprises historiques européennes certifiées, la présence de plus en plus marquée des acteurs asiatiques et des impacts potentiels de ces changements sur la légalité forestière et la gestion durable. Elle a également abordé les pistes permettant d’accompagner les dynamiques et mutation en place dans cette région, au travers notamment des différents projets mis en œuvre par l’ATIBT (projet FLEGT-REDD, FLEGT IP, collaboration avec le PPECF, projet FAO, Dynafor, P3FAC, le développement de la marque Fair&Precious, etc).

Cette présentation a été suivie par une intervention du représentant la Zone économique spécial de Nkok (GSEZ), M. Théophile Ogandaga, qui a expliqué comment cette initiative permettra accélérer le secteur de la transformation du bois avec l’objectif de réaliser des exportations de produits bois de 660 millions USD d’ici 2021.

Ensuite, Stéphane Glanaz, Directeur Commercial de Precious Woods, a partagé une réflexion sur le business model innovant appliqué chez Precious Woods pour préserver les forêts tropicales, et répondre au problème de rentabilité des opérateurs appliquant les normes environnementales et sociales les plus strictes. Cette approche vise à éviter la déforestation en transformant la performance environnementale en revenus par la promotion de l’utilisation de produits provenant de forêts certifiées. Il s’agirait de prouver des unités de valeurs de bienfaits (écologiques, sociaux, etc) pour arriver à monétiser les services écologiques selon leurs contributions aux Objectifs de Développement Durable (ODD), et susciter des investissements.

Enfin, Nicolas Pillet, responsable RSE au Commerce du Bois (LCB), a expliqué quels sont les changements majeurs dans la sous-région qui impactent les membres de LCB (importateurs et négociants français) dans l’application de la diligence raisonnée. Il s’agit notamment des difficultés à obtenir des informations auprès des producteurs d’origine asiatique, et à s’assurer de la traçabilité des produits africain quand ils sont transformés en Asie.

L’auditoire, composé de représentants des gouvernements, du secteur privé, de la société civile, de la communauté scientifique et de fournisseurs de services tels que les organismes de certification du bois, a accueilli très positivement ces présentations qui ont suscitées des échanges très intéressants.

Le second panel était consacré à l’avenir de l’observation indépendante dans le Bassin du Congo, et s’est déroulé sous forme d’une discussion avec des questions / réponses. Il regroupait représentant d’OI (OGF en RDC, FLAG au Cameroun, REM au RU), le secteur privé (LCB), et l’EIA. Différents sujets ont été abordés, tels que les différents types d’OI (notamment mandaté et non mandatés), les acteurs intervenants dans ces activités, les améliorations de fonctionnement de ces organes, les défis à relever, et l’avenir de ces initiatives qui doivent s’appuyer sur une bonne gouvernance, et une professionnalisation et une standardisation de ces organes.

D’autres interventions ont été proposées sur les thématiques suivante :

  • l’utilisation de technologie de blockchain pour la gestion de la chaîne d’approvisionnement et sur la manière dont elle pourrait créer de la transparence dans le secteur forestier;
  • la restauration des paysages forestiers et les problèmes de légalité en Amérique latine ;
  • les systèmes de télédétection d’alerte précoce pour exploitation forestière illégale ;
  • les changement d’origine des approvisionnements des produits bois, des risques associés et des conséquences pour la diligence raisonnée ;
  • et la situation de l’illégalités des approvisionnements en bois d’Europe de l’Est.

Le compte rendu et les présentations seront bientôt disponibles sur le site de WRI (lien : https://www.wri.org/events/2018/10/washington-forest-legality-week-2018).

Membres de l'ATIBT