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Impact du Covid 19 sur le marché bois tropical

06.04.2020

COVID 19

Pour les informations sur l’avancement de la propagation et la situation sanitaire : https://www.worldometers.info/coronavirus/

Nous vous apportons ici, et continuerons à le faire au cours des prochaines semaines, les informations fournies par nos membres et partenaires concernant le marché bois tropical et les activités des entreprises d’Europe, d’Afrique et d’Asie.

FRANCE

Notes sur l’activité de la filière bois / BTP :Les entreprises du secteur de la menuiserie ont continué à travailler sur leur plan de reprise de l’activité. Un communiqué commun publié le 31 mars indiquait une reprise progressive sur les semaines du 6 et du 13 avril 2020.

La publication par l’OPPBTP d’un guide de préconisations de sécurité sanitaire, le 2 avril 2020 en fin de journée devrait également donner une impulsion à une reprise progressive de certains chantiers à partir du 14 avril 2020. La Direction Générale des Entreprises (DGE) a référencé deux catégories de masques à usage non sanitaire et 45 entreprises françaises pouvant les fabriquer. Cela permettra aux entreprises industrielles et de service un accès à ces masques prochainement. Pour beaucoup d’entreprises c’est un élément important pour la reprise de l’activité en période de confinement qui ne sera levée que très progressivement.

ROYAUME-UNI

Les deux dernières semaines ont été décrites comme un « tourbillon » par le DG de TTF David Hopkins dans son blog. Aujourd’hui, le nombre de cas COVID-19 au Royaume-Uni continue d’augmenter, tout comme le nombre de décès, malheureusement. Pour tenter de renverser la situation, le gouvernement est intervenu en imposant des restrictions et des dépenses publiques sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. Le pic épidémique reste à venir. « Les choses vont empirer avant de s’améliorer ». Il faudra peut-être attendre jusqu’à six mois avant que la situation au Royaume-Uni ne revienne à la normale.

Pendant cette période, TTF a mis en place une courte enquête en ligne afin de dresser un tableau précis sur les difficultés rencontrées par ses membres et sur les problématiques qui les concernent, venant ainsi appuyer les communications avec le gouvernement et les autres parties prenantes, notamment à travers l’association CPA (Construction Products Association) qui fait partie de la Task Force sur les enjeux de construction mise en place par le gouvernement.

« Comme nos membres sont impliqués dans des chaînes d’approvisionnement internationales, nous pouvons déjà faire état de certains effets directs résultant de nos enquêtes régulières, principalement en raison des échanges commerciaux avec la Chine. Parmi lesquels

  • Un impact notable sur leurs échanges commerciaux avec la Chine en raison du Covid-19, notamment dans les secteurs du contreplaqué et des produits de revêtement de sol.
  • Il reste difficile d’obtenir des espaces pour les conteneurs, ce qui entraîne une augmentation des prix.
  • La production dans certaines parties de la Chine n’est pas encore revenue à la normale, et un retard d’un mois est prévu dans la production.
  • Aucune entreprise ne fait état de préoccupations concernant les effets en aval du Covid-19 sur la qualité ou la certification des produits.

Environ un quart des entreprises interrogées cherchent d’autres fournisseurs, et près de la moitié prévoient de réduire les commandes contractuelles… » (https://ttf.co.uk/covid-19/

BELGIQUE

La Belgique est en lock-out depuis le 18 mars 2020. Les mesures sont strictes. Les personnes ont l’ordre formel de rester chez eux sous peine d’amende. Cependant, le Premier ministre belge a demandé le maintien des activités des secteurs industriels importants. Le fonctionnement du port d’Anvers une plaque tournante importante pour les importations de bois et d’autres produits de base dans l’ensemble de l’UE, est pleinement maintenu. (https://www.eos-oes.eu/en/news.php?id=1837)

PAYS-BAS

Contrairement à la plupart des autres pays européens, le confinement n’a jusqu’à présent pas été décrété aux Pays-Bas. Le gouvernement a opté pour la publication d’une série de mesures restrictives.

Le Premier Ministre explique l’approche des Pays-Bas dans sa déclaration télévisée du 16 mars 2020. La mise en application de l’ensemble des mesures et recommandations annoncées le 12 mars et les mesures complémentaires du 23 mars pour lutter contre la propagation du Coronavirus initialement prévue jusqu’au 31 mars est prolongée jusqu’au 28 avril 2020.

Tous les établissements, tels que les installations sportives, les cafés et restaurants ou les structures d’accueil d’enfants restent donc fermés jusqu’au 28 avril inclus. Et l’organisation d’événements reste interdite jusqu’au 1er juin 2020. Par ailleurs il est vivement recommandé de rester chez soi autant que possible.

Étant donné le rôle essentiel des Pays-Bas dans les chaînes d’approvisionnement européennes, les chaînes de fret aérien et maritime, le transport routier, ont été identifié parmi les processus vitaux, par le gouvernement. Par ailleurs, le gouvernement a mis en place un plan de soutien aux entreprises permettant de garantir l’activité continue des employés indispensables au fonctionnement de ces chaines. (https://www.eos-oes.eu/en/news.php?id=1837)

Dans ce contexte, l’activité de l’industrie et du commerce de bois est à peu près normale mais commence à prendre des retards. Les importateurs et les négociants disposent de stocks suffisants pour le court terme. Les ventes sont plus élevées que d’habitude pendant cette période, l’industrie achète des volumes plus importants afin de sécuriser ses productions.

L’approvisionnement à long terme en produits du bois et en contreplaqué suscite quelques inquiétudes :

  • Une chute de chiffre d’affaire est attendue pour les mois de mai / juin / juillet et l’été, août / septembre seront certainement calme aussi. Il y a des projets d’infrastructures qui sont renvoyés à une date ultérieure.

ALLEMAGNE

La plupart des scieries allemandes se confronte aux conséquences de lutte contre la pandémie. L’industrie du bois et l’exploitation forestière sont actuellement autorisées à maintenir la production, mais les dysfonctionnements importants se font ressentir notamment au sud de l’Allemagne, particulièrement touché par le Coronavirus. Au total, 128 entreprises (scieries et bois) ont participé à une enquête réalisée par l’association des scieries allemandes : Deutsche Säge- und Holzindustrie et plus de 70 % d’entre elles ont déclaré avoir été affectées par le COVID-19.

Les scieries réagissent à l’incertitude des ventes et signalent le manque de débouchés en retirant leur production. Cela est dû aux fermetures, au chômage partiel et aux annulations dans l’industrie et la construction ainsi qu’à la volatilité des marchés internationaux. Les entreprises qui ne ressentent pas encore de difficultés s’attendent à une baisse de la demande dans les mois à venir. Environ 1/3 des entreprises prévoient du chômage partiel.

Lars Schmidt, DG de Deutsche Säge- und Holzindustrie dit que « La situation est grave. Il est donc très utile pour nous que de nombreuses entreprises décrivent leur situation et fassent des commentaires sur les problèmes opérationnels afin que nous puissions saisir les responsables politiques ». Tant que le développement reste en grande partie incertain, l’association complètera régulièrement son enquête et la renouvellera à intervalles réguliers. »

ESPAGNE

A la suite des dernières réglementations sur l’arrêt des activités, il subsiste une confusion sur les activités qui peuvent encore être menées, telles que :

  • Tous les entrepôts de bois et de produits dérivés du bois doivent cesser la vente en gros. La plupart des entreprises associées à l’AEIM et les entrepôts ont fermé jusqu’au 13/14 avril 2020.
  • Toutefois, les ventes en ligne et par téléphone sont autorisées (en particulier les grands magasins de bricolage comme Leroy Merlin), ainsi que les livraisons à ces entreprises par leurs fournisseurs, mais cela doit être justifié.
  • Le bois peut toujours être importé, mais il y a de nombreuses difficultés dans les ports pour en retirer les marchandises et les amener aux entrepôts. Certaines entreprises ont également négocié du chômage partiel pour leurs travailleurs et ne peuvent pas exercer d’activités dans les entrepôts.
  • Le transport de marchandises de toutes sortes est toujours autorisé.
  • La question de savoir si les fabricants de produits essentiels pour la chaîne alimentaire peuvent continuer à opérer (palettes, conteneurs, boîtes) est en cours de discussion, ainsi que les fournisseurs des hôpitaux et des services de santé. En toute logique, la fabrication de cercueils est malheureusement indispensable.

La cessation d’activité a été décrétée jusqu’au 9 avril, mais il est probable qu’elle soit prolongée.

AFRIQUE

Une carte pour suivre au jour le jour l’avancée de l’épidémie en Afrique

A ce jour, les informations dont nous disposons permettent déjà d’identifier certains impacts des effets du Covid-19 sur l’industrie du bois parmi lesquels :

  • un niveau de menace important pesant sur les entreprises, le secteur et l’économie notamment en raison des activités partielles, de la réduction du personnel, des conditions de travail, mais également en raison des échanges commerciaux au niveau international et de l’implication de nos entreprises dans les chaînes d’approvisionnement internationales.
  • Une diminution de la demande et de la production entraînant des retards ou des reports de commandes,
  • Les usines fonctionnent également la nuit selon des mesures spéciales
  • Plan de soutien financier à l’étude

Le 28 mars 2020 : les ministres de l’Économie et des Finances de la zone CEMAC se sont réunis à Brazzaville et ont décidé que : « chaque État devra soumettre des projets bancables à la BDEAC, qui veillera à une répartition équitable de cette ressource ; de mobiliser les banques nationales en vue d’un plus large financement des entreprises, notamment des Petites et moyennes entreprises/ Petites et moyennes industries ; de confier à la Commission de la CEMAC, à la BDEAC et à la BEAC, la mission de mobilisation des partenaires internationaux pour abonder le Fonds de bonification BDEAC/BEAC en vue des prêts urgents et conséquents aux Etats, à des conditions favorables » Le ministre congolais de l’Économie, Gilbert Ondongo a rappelé qu’« Il a été convenu que les États doivent reporter à 2021 toute nouvelle mesure fiscale ; recourir aux facilités d’urgence mises en place par les institutions financières internationales et régionales (Banque mondiale, Fonds monétaire iInternational, Banque africaine de développement, etc.), pour venir en aide sur le plan budgétaire aux six pays membres » .

COTE D’IVOIRE

Le District Autonome d’Abidjan, considéré à juste titre comme l’épicentre de la pandémie est mis à isolement depuis dimanche 29 mars minuit, ce qui implique l’interdiction de sortie et d’entrée des personnes et véhicules, qui freine l’approvisionnement des unités industrielles situées à Abidjan et l’embarquement des produits finis des sociétés de l’intérieur ayant pour port d’embarquement celui d’Abidjan. Le syndicat SPIB suis la situation de très près et assiste les entreprises afin d’obtenir des dérogations simplifiées pour les sociétés en vue de garantir leur approvisionnement et les possibilités d’embarquement qui s’offrent encore.

CONGO

Le 28 mars 2020 , le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou-Nguesso a décrété le confinement à domicile de l’ensemble de la population et l’instauration d’un couvre-feu de 20h à 5h du matin pour une période de 30 jours à compter du 31 mars 2020. L’état d’urgence sanitaire est proclamé afin de combattre l’ennemi qui se propage partout et pour préserver chaque vie humaine menacée.

Au 31 mars, selon les statistiques le Congo recense 22 cas infectés et 2 décès.

Les mesures mises en en place :

  • Mobilisation générale des forces de défense et de sécurité responsables de faire respecter sans faille l’ensemble de ces décisions
  • Création d’un Fonds national de solidarité pour le soutien des entreprises, la compensation des pertes de revenus des actifs et l’aide aux personnes vulnérables. « Ce fonds doit mobiliser au moins 100 milliards de francs CFA au cours du mois d’avril 2020 »
  • Une coordination nationale de gestion de la pandémie de COVID-19
  • La task-force sur l’impact économique et social du COVID-19
  • Le comité national de la riposte à la pandémie de COVID-19

Selon la circulaire du 30 mars, publié par le MEF, les entreprises du secteur forestier ont été appelé à prendre toutes les dispositions nécessaires pour la mise en application stricte et le respect des mesures de confinement décrété par le chef d’état. Seuls les biens et services indispensables et les déplacements essentiels pourront assurer une activité partielle dans le respect des conditions de sécurité sanitaire (cf. liste Décret 2020-99 du 1er avril 2020).

Consultez les textes d’application :

  • CONGO – MEF – Circulaire 00181 – Organisation du service Public – 20200330
  • CONGO – MEF – Note de service 0190 – Modalités d’astreinte – 20200331
  • CONGO – Décret 2020-99 – COVID-19 – Biens et Services-Déplacements – 20200401
  • CONGO – Décret 2020-100 – COVID-19 – Organisation du service Public – 20200401
  • CONGO – MEF – Note de service 0025 – Précisions décret 2020-100 – 20200402
  • CONGO – MEF – Note de service 0026 – Précisions décret 2020-100 – 20200402
  • CONGO – MEF – Note de service 0028 – Précisions décret 2020-100 – 20200402
  • CONGO – MEF – Lettre 0027 – Précisions décret 2020-99 – 20200402

Le 30 mars 2020, à l’issue d’une consultation entre UNIBOIS/UNICONGO/ATIBT une UNICONGO a adressé une lettre au MEF faisant état des propositions pour limiter les conséquences des mesures de confinement.

Le 31 mars 2020 : les directeurs des entreprises du sud Congo (Taman Industries, Asia Congo, BTC, etc.) ont été reçu par les préfets du Niari, de la Lekoumou et de la Bouenza, pour échanger sur les modalités de mise en œuvre de la mesure du Gouvernement liée aux mesures de confinement général. La situation pourrait évoluer à partir de l’administration centrale, d’où la signature du décret relatif aux modalités de mise en œuvre des mesures de confinement

Par ailleurs, « Le ministre chargé de l’Industrie, Julien Paluku, a annoncé, le lundi 30 mars 2020, la mise en place d’un mécanisme national pour assurer l’approvisionnement de grandes villes du pays en produits agro-alimentaires,«  afin de stabiliser des prix des biens de première nécessité sur les différents marchés du pays. Plusieurs autres mesures pour maintenir le pouvoir d’achat des Congolais durant cette période difficile :

  • suspension du prélèvement de l’impôt professionnel sur les rémunérations des agents de l’État aux taux de 3% et de 15%,
  • gratuité du courant électrique et de l’eau pendant deux mois

CAMEROUN

Face à l’impact économique du COVID 19 sur les entreprises, des propositions du GICAM ( Groupement Inter-patronal du Cameroun) , des organisations patronales et syndicales dont le G.F.B.C. pour la filière bois ont été présentées au Ministère des Finances et à la Direction des Impôts .  Il s’agit de demandes de mesure de soutien aux entreprises sur les plans fiscal-social –douanier –monétaire- financier

La Filière bois a demandé la réduction des impôts spécifiques (Redevance Forestière Annuelle – Taxes d’abattage- Droits de sortie à l’exportation.)

En première et seconde transformation bois, les prises de commandes sont rares et les reports de livraisons de contrats de plus en plus nombreux. La solidité des carnets de commande étant fortement impactée, certaines entreprises prennent des mesures de chômage technique.

CHINE

De manière générale la reprise est lente notamment notamment en raison des habitudes de confinement, du climat de méfiance contre le COVID-19. Les personnes continuent de limiter leurs déplacements aux besoins essentiels comme l’approvisionnement alimentaire. En conséquence le ralentissement de la reprise est du au fait que la consommation a diminué. S’agissant des chaines d’approvisionnement il y a des dysfonctionnements dû aux matériaux qui ont été affecté par le virus.

Concernant les entreprises de revêtement du sol par exemple, la reprise est difficile. Le prix au m2 a augmenté. Il y a des retards de livraison dû à la reprise progressive des moyens de transports.

Les projets de construction ont été arrêtées

Des réflexions sont menées pour améliorer la gestion de la reprise des activités, relancer les projets d’infrastructures, politique d’incitation sur les taxes d’exportation par exemple, etc. Malgré tout, de nouvelles commandes de la part des entreprises chinoises reprennent progressivement dans les pays producteurs.

Membres de l'ATIBT