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Impact du Covid 19 sur le marché bois tropical

15.05.2020

COVID 19

Pour les informations sur l’avancement de la propagation et la situation sanitaire : https://www.worldometers.info/coronavirus/

Nous vous apportons ici, et continuerons à le faire au cours des prochaines semaines, les informations fournies par nos membres et partenaires concernant le marché bois tropical et les activités des entreprises d’Europe, d’Afrique et d’Asie.

FRANCE

Les gestionnaires forestiers « FAIR&PRECIOUS » s’engagent dans la lutte contre le COVID-19 en Afrique Centrale

Paris, le 4 mai 2020 – Les sociétés forestières membres de l’ATIBT (Association Technique Internationale des Bois Tropicaux) se sont mises en ordre de marche afin de contrer, à leur niveau, le développement du Covid-19 en Afrique. Leurs objectifs : protéger leurs collaborateurs et les populations autochtones, mais aussi poursuivre l’activité d’une filière responsable et essentielle à l’équilibre économique de ces pays, où le bois est un des contributeurs les plus importants au Trésor Public.

Le 11 mai ouvre un nouveau chapitre avec la mise en place du plan de déconfinement progressif. Son objectif : préserver un équilibre entre la nécessité de reprendre l’activité économique et celle de préserver la santé des Français. Pour cela le ministère du Travail a établi un protocole national de déconfinement, venant ainsi compléter les 48 guides métiers élaborés en partenariat avec les fédérations professionnelles et les partenaires sociaux.

S’agissant des aides de l’Etat :

  • Le fonds de solidarité est maintenu jusqu’à la fin du mois de mai pour tenir compte des baisses d’activité.
  • Les charges sociales patronales de mars, avril et mai seront totalement supprimées pour les secteurs contraints à une fermeture administrative.
  • Pour permettre la reprise de l’activité, des masques seront disponibles chez les pharmaciens, buralistes, dans les grandes surfaces, sur des plateformes numériques, avec une TVA à 5,5%.
  • Les entreprises en difficultés peuvent continuer à bénéficier du dispositif d’activité partielle, jusqu’au 1er juin. Il sera ensuite adapté progressivement, afin d’accompagner la reprise d’activité si l’épidémie est maîtrisée.

UK

L’annonce du déconfinement progressif faite par le Premier ministre Boris Johnson le 10 mai s’accompagne du « plan de reconstruction » qui démarre dès le 13 mai.

Le Premier Ministre a déclaré que « Ce document présente un plan pour reconstruire le Royaume-Uni pour un monde avec COVID-19. Il ne s’agit pas d’un retour rapide à la « normalité ». Il ne propose pas non plus de réponse facile. Et, inévitablement, certaines parties de ce plan s’adapteront au fur et à mesure que nous en apprendrons davantage sur le virus. Mais c’est un plan qui devrait donner de l’espoir à la population du Royaume-Uni. L’espoir que nous puissions reconstruire ; l’espoir que nous puissions sauver des vies ; l’espoir que nous puissions sauvegarder les moyens de subsistance.

Il exigera beaucoup de nous tous : que nous restions vigilants, que nous prenions soin des personnes les plus exposées, que nous nous ressaisissions en tant que Royaume-Uni. Nous continuerons à travailler avec les administrations décentralisées en Écosse, au Pays de Galles et en Irlande du Nord pour garantir ces résultats pour tous, où qu’ils vivent au Royaume-Uni. »

The @instituteforgov* has distilled 48 pages into one graphic in Twitter.

David Hopkins, CEO de TTF souligne, par ailleurs, que ce plan définit un calendrier et des principes de base ainsi qu’une approche progressive pour aller de l’avant.

Le directeur technique et commercial de TTF, Nick Boulton a travaillé sur ce plan pour en tirer des conseils spécifiques pour l’industrie du bois.

ARGENTINE

Dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, après la fermeture des frontières le 16 mars 2020, des mesures de confinement, « isolement, social préventif et obligatoire » ont été mises en place par l’Argentine depuis le vendredi 20 mars 2020, et au moins jusqu’au dimanche 24 mai 2020 inclus, aucun déplacement en dehors du domicile n’est autorisé sauf exceptions spécifiquement prévues.

Depuis le 11 mai, ces mesures ont toutefois été assouplies sur l’ensemble du territoire argentin, à l’exception de la ville et la province de Buenos Aires et des agglomérations de plus de 500 000 habitants qui restent soumises à un confinement strict.

Cette situation a fortement affecté l’industrie du bois. Selon une enquête réalisée par la Fédération argentine de l’industrie du bois (FAIMA) entre le 21 et le 23 avril 2020, l’exploitation forestière compte parmi les secteurs les plus touchés où les ventes ont chuté de plus de 70 % au cours du mois dernier.

Selon les résultats relayés par le GWMI le 8 mai, l’enquête révèle d’une part les difficultés des scieries et des fabricants de meubles à accéder au soutien financier annoncé par le gouvernement pour atténuer la crise, et d’autre part les désagréments qui ont découlé de la rupture de la chaîne de paiement depuis le début de l’isolement.

Selon les informations qu’elles ont divulguées, 72 % des entreprises (la plupart de 1 à 19 employés) pensent qu’elles ne pourront pas payer le salaire du mois d’avril ou que – au plus – elles pourront en payer 50 %.

Román Queiroz, secrétaire général de la FAIMA déclare que « l’impact de la chute sur les ventes est alarmant. Les entreprises ont été décapitalisées pour respecter leurs engagements et se trouvent maintenant dans une situation de très grande fragilité financière ».  De plus, selon ses propos « Nous vivons probablement le pire moment de ces 50 dernières années dans l’industrie du bois et du meuble ».

AFRIQUE

Publié le 10 mai 2020, le rapport de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) intitulé : « Covid-19: les stratégies de déconfinement pour l’Afrique », propose sept stratégies de déconfinement pour une relance économique durable.

« La CEA estime qu’un confinement total d’un mois sur l’ensemble du territoire africain lui coûte environ 2,5% de son PIB annuel, soit environ 65,7 milliards de dollars américains. Ce montant est distinct et s’ajoute à l’impact extérieur plus large du Covid-19 sur l’Afrique de la baisse des prix des matières premières et des flux d’investissement. »

« Avec le confinement, sont apparus de sérieux défis aux économies africaines, notamment la baisse de la demande de produits et de services ; le  manque de trésorerie opérationnelle ; la réduction des opportunités de rencontrer de nouveaux clients ; la fermeture des entreprises ; les problèmes liés à l’évolution des stratégies commerciales et à l’offre de produits et services alternatifs ; la baisse de la production et de la productivité des travailleurs par rapport au travail à domicile ; la logistique et l’expédition des produits et les difficultés d’approvisionnement en matières premières essentielles à la production. »

« Selon l’agence onusienne, il est essentiel que les pays africains profitent de ce retard dans la propagation de la pandémie pour tirer des leçons apprises d’autres régions ainsi que de leurs expériences de déconfinement. »

Par ailleurs, lors d’une conférence de presse en ligne, le 11 mai 2020, Stephen Karingi, directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce à la CEA a déclaré que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) peut aider les économies africaines à se remettre de l’impact de COVID-19. Pour reprendre ses propos : « Stimuler le commerce intra-africain peut servir de plan de relance alternatif pour la création d’emplois, les devises, le développement industriel et la croissance économique ».

Toutefois, compte tenu de l’état d’urgence sanitaire dont la priorité est de sauver des vies, la date d’entrée en vigueur du 1er juillet 2020 dans le cadre de la ZLECA a été reportée au moins au 1er janvier 2021.

Stephen Karingi affirme qu’un tel retard offre une fenêtre d’opportunité pour une réflexion créative sur la façon dont la ZLECA peut être reconfigurée pour refléter les nouvelles réalités et les risques du 21ème siècle, déclarant que « cela est nécessaire pour mieux positionner l’économie africaine face aux futurs chocs défavorables émanant de nouveaux virus et du changement climatique, entre autres ». Il souligne la nécessité de maintenir l’élan et l’ambition de la ZLECA qui existaient avant l’arrivée du COVID-19. Cela, dit-il, permettra à l’Afrique de récupérer et de renforcer sa résilience à long terme.

CONGO

L’état d’urgence sanitaire qui devait être levé le 10 mai est prorogé jusqu’au 31 mai 2020.

Le 8 mai 2020, un plan global et complet de déconfinement progressif a été soumis au gouvernement par la Coordination Nationale de gestion de la pandémie de coronavirus (Covid-19), assistée par la Task Force.

L’embarcation des marchandises et le fret maritime fonctionnent sans obstacle au niveau du port de Pointe-Noire, bien que des problèmes de stock de produits bois commencent à se faire sentir.

Dans l’attente de la levée du confinement et du plan de déconfinement, le Congo se prépare à distribuer gratuitement des masques de protection à la population. Sur une commande de 1,5 millions de masques de protection, 777 000 ont déjà été livrés par le ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’Artisanat et du Secteur informel.

Plusieurs initiatives de solidarité ont été lancées notamment par des entreprises de l’industrie du bois au bénéfice des employés et le la population locale, parmi lesquelles on peut citer :

CIB-OLAM a engagé 300 millions de francs CFA (495 000 dollars US) en faveur des efforts de secours contre le COVID-19, incluant également des dons d’EPI, de matériel médical et de kits de tests aux dispensaires, ainsi que des campagnes de sensibilisation du public :

  • Construction d’une zone de quarantaine pour les cas confirmés et accueil pour les cas suspects adjacents aux hôpitaux CIB-OLAM
  • Formation aux gestes barrières dans l’ensemble de ses concessions
  • Mise en place un plan d’évacuation en ambulances pour les cas confirmés en partenariat avec la mairie et la préfecture,
  • Installation d’un système d’immuno-analyse dans le laboratoire de sa clinique et approvisionnement des kits de détection du COVID-19 pour réaliser des tests à grande échelle sur l’ensemble de ses employés.

INTERHOLCO a lancé une campagne d’Alliance citoyenne permettant ainsi :

  • La mise en place des dispositifs civiques et pédagogiques pour les salariés et leurs familles au sein de la région en collaboration avec les instances gouvernementales,
  • La mise en place d’un cordon sanitaire aux portes du site industriel,
  • L’encouragement des couturiers de la localité à former une coopérative pour répondre au besoin en masques de la population locale,
  • L’aménagement du centre étatique de santé du village de Ngombé en unité de soins COVID-19, en donnant accès à l’eau, à l’électricité et d’équipement en lits et matelas ; le centre médical de la société continuera à servir la population,
  • La communication et la sensibilisation des habitants de la forêt aux gestes barrières grâce aux formations et aux matériels donnés.

Le taux d’inflation continue de progresser en République du Congo, se situant à 2,3% au quatrième trimestre 2019, contre 1,2% en 2018 à la même période. En glissement annuel, l’analyse du niveau général des prix affiche un taux d’inflation de 3,8 %, soit supérieur au seuil communautaire de 3%.

GABON

Les entreprises sont en activités avec beaucoup de difficultés, principalement la logistique pose problèmes. L’accélération des problèmes pourraient entrainer davantage de personnes mise en chômage technique.

Après un confinement total de 15 jours, retour au confinement partiel avec rappel à l’ordre sur les barrières de protection/prévention (distance sociale, lavage des mains et port de masque obligatoire).

S’agissant des embarcations et des exportations, manque de conteneurs vides et une partie des conteneurs embarqués à LIBREVILLE/OWENDO transitent par Pointe Noire ce qui peut entrainer des délais importants.

En réponse à l’appel à la solidarité lancé par le gouvernement gabonais, les entreprises de l’industrie du bois assurent l’adoption des mesures barrières auprès de leurs employés respectifs. Chacun s’occupe respectivement des sites forêts, des bases vies, ainsi que des appuis aux administrations et aux ONG locales qui ont soumis des problèmes particuliers liés à la crise COVID. 

VIETNAM

Alors que les parts de marché à l’exportation du bois et des produits de bois du Vietnam, principalement aux États-Unis, au Japon, en Europe et en Chine, et représentent plus de 85 % de la valeur totale des exportations de l’industrie, la propagation de la pandémie dans tous les pays a entrainé la suspension des commandes des importateurs

Selon le Département général des douanes du Vietnam, au cours de la première moitié du mois de mars, les exportations de bois et de produits de bois ont chuté à 447 millions de dollars contre presque 1,6 milliard de dollars US cumulés lors des deux mois précédents.

Le chiffre d’affaires à l’exportation et le taux de croissance de l’industrie devraient diminuer plus fortement à l’avenir, alors que la maladie progresse sérieusement et se développe de manière compliquée sur les principaux marchés d’exportation.

D’après les résultats d’une enquête rapportés dans la publication du 14/05/2020 du GWMI, sur 124 grandes entreprises de transformation du bois plus de 51 % des entreprises ont réduit leur échelle de production. 35% des entreprises devront arrêter temporairement leurs activités sous peu. Seulement 7 % des entreprises fonctionnent encore normalement, avec des incertitudes liées à la pandémie.

Depuis mi-mars, la pandémie a entraîné de graves perturbations dans la chaîne d’approvisionnement mondiale, de nombreux contrats ayant été retardés ou annulés. Les entreprises continuent de recevoir des notifications de leurs partenaires concernant l’allongement des délais de livraison, l’annulation de la livraison, même pour des lots de produits qui ont été fabriqués ou sont en cours de fabrication avec des conséquences immédiates sur la baisse des revenus contraignant les entreprises à réduire leurs effectifs.

CHINE

Dans la publication du 8 mai du GWMI, « Au cours des deux premiers mois de 2020, les importations de grumes tropicales se sont élevées à 1,30 million de mètres cubes, soit une baisse de 26 % par rapport à l’année précédente et ont représenté 17 % du total national. »

Selon les observations, « la plupart des pays dont les importations de grumes tropicales ont fortement diminué sont la Guinée équatoriale (- 58%), Salomon (-54%), la République du Congo (-45%) et le Cameroun (-42%). » Par ailleurs, les chiffres rapportés par la douane chinoise montrent une baisse des prix moyens (en US$/cu.m CIF) des grumes et du bois de sciage importés en février 2020 comparé au mois précédent. Consultez ici.

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